Existe-t-il un profil-type de doula ?

Femme ou homme, reconversion ou métier initial, pré-requis et études spécifiques, les doulas ont-elles un parcours semblable et une pratique similaire ?

Quel est le cadre légal français pour exercer l'activité de doula ?

Il n'y en a pas. Le métier n'est pas reconnu, il n'existe pas de diplôme ni certification. Ceci ne signifie pas que le métier n'existe pas ET ça ne veut pas dire non plus qu'il n'y a pas de besoin :-)

Rappelez-vous les réticences multiples envers la pratique "alternative" que représentait l'ostéopathie au début de l'activité et voyez le chemin que les ostéo ont parcouru aujourd'hui, la place qu'ils ont réussi à prendre dans le système de santé et l'esprit des gens. Rien n'est figé.

Existe-t-il un profil de doula ?

Il n'y en a pas non plus (décidément !).

La doula peut avoir été ou être encore juriste, coiffeuse, auxiliaire de puériculture, directrice financière... Indépendante ou salariée.

Elle pourra avoir suivi ou non une formation, et si elle en a suivi une elle aura été plus ou moins longue, et dispensée par des personnes qui font plus ou moins références.

Il faut reconnaître que c'est souvent l'expérience de la maternité qui conduit une femme à avoir envie de devenir doula. Là encore, ce n'est pas une règle puisqu'il y a des doulas qui ne sont pas mamans elles-mêmes. Et il y a des doulas qui sont des hommes, on les appelle doulos.

Il n'y a donc pas de profil de doula, ni initial, ni final.

Tout le monde peut devenir doula ?

Oui dans les faits (ah enfin un "oui" !) : tout à chacun peut se déclarer demain doula et se vendre comme tel.

Mais non (zut ! on touchait à l'optimisme !) dans la pratique et l'éthique. La raison est multiple et renvoie à une seule chose selon moi : tout le monde n'en est pas capable, par manque d'appétence ou de compétence. Autrement dit, il faut aimer écouter - écouter réellement - et savoir le faire, ça veut dire sans interrompre et sans vouloir répondre absolument à une question. Il existe beaucoup de questions dans ce type de rencontre qui n'attendent pas de réponse.

Quelques règles d'or qu'il est bon (pour ne pas écrire indispensable) de savoir suivre quand on est doula, et donc qu'une femme est en droit d'attendre de la part de sa doula :

Femme qui subit des pressions dites consciemment ou non, ces jugements peuvent mettre à mal les décisions et la santé mentale d'une jeune maman.

1. La doula ne délivre pas de conseils : elle ne dit pas ce qu'il faut faire, ce qu'il ne faut pas faire. Et encore plus, elle ne juge pas des choix.

2. En outre, j'ai évoqué dans l'épisode préambule l'outil principal qu'est l'écoute active : cela demande une concentration importante, le respect du fil de pensées de la personne écoutée. Ca demande aussi de se libérer de ses bruits intérieurs (ex : penser au rdv suivant, à une contrariété qu'on essuie depuis le réveil...) et du contexte dans lequel on se trouve (ex : une situation familiale particulièrement compliquée, le chat qui entre et sort de la pièce...).

3. Tout comme d'être dans le secret des confidences. Il s'agit de trouver les espaces pour à son tour pouvoir déposer ce qu'on a besoin de déposer et poursuivre sans porter les valises d'émotion des femmes écoutées.

Alors, tout le monde peut être doula ? Non, je crois sincèrement que réussir le minimum attendu évoqué ci-dessus, ce n'est pas possible pour tout le monde.

Sauf que, le métier n'étant pas encadré, ça laisse place à des pratiques très sérieuses et aussi à des dérives. Même si ce n'est pas l'apanage des métiers non reconnus, c'est plus courant quoiqu'on veuille.

Alors vous qui peut-être cherchez une doula, j'espère que cet article vous aura éclairer sur ce que vous "devez" exiger de la relation avec celle que vous choisirez pour vous accompagner : confiance,

discrétion,

écoute,

non jugement

et information neutre.

A minima.